La loi de finances pour 2021 a été adoptée le 17 décembre 2020. Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de ses mesures (Cons. const., 28 déc. 2020, n° 2020-813 DC) et la loi a été publiée au Journal officiel le 30 décembre 2020.
La loi de finances pour cette année est marquée par la crise économique et sanitaire que traverse la France depuis le début de l'année 2020, et qui perdure encore aujourd'hui. Ainsi, les dispositifs d'aides aux entreprises sont reconduits et de nouveaux dispositifs fiscaux temporaires visent à soutenir l'activité. Certaines mesures fiscales sont par ailleurs réservées aux secteurs les plus touchés par la crise (restauration, café, hôtellerie, culture, sport, événementiel notamment).
Le Gouvernement poursuit également la baisse des impôts de production afin de renforcer la compétitivité des entreprises françaises et renforcer l'attractivité de notre territoire (baisse du taux de la CVAE, augmentation du plafonnement de la CET, extension du taux réduit de l'impôt sur les sociétés).
Nous publions dans ce numéro spécial d'INFOGÉA les principales mesures issues de la loi de finances pour 2021 qui intéressent les travailleurs indépendants.
Source : Loi de finances pour 2021, n° 2020-1721, 29 déc. 2020 : JO 30 déc. 2020
Pour l'imposition des revenus de 2020, les limites des tranches du barème de l'impôt sur le revenu (IR) sont indexées sur l'évolution annuelle prévisionnelle de l'indice des prix hors tabac en 2020 par rapport à 2019, soit 0,2 %. Le plafonnement de l'avantage en impôt lié au quotient familial est revalorisé dans la même proportion.
Le barème de l'impôt sur les revenus de l'année 2020 s'établit comme suit :
BARÈME DE L'IMPOSITION DES REVENUS PERÇUS EN 2020 |
|
---|---|
REVENU IMPOSABLE (POUR UNE PART) |
TAUX |
N'excédant pas 10 084 € |
0 % |
De 10 084 € à 25 710 € |
11 % |
De 25 710 € à 73 516 € |
30 % |
De 73 516 € à 158 122 € |
41 % |
Plus de 158 122 € |
45 % |
Pour les revenus perçus ou réalisés à compter du 1er janvier 2021, les tranches des grilles de taux par défaut du prélèvement à la source de l'IR sont actualisées en fonction de l'évolution du barème de l'impôt sur le revenu (CGI, art. 204 H, III, 1, a, b et c modifiés).
Source : L. fin. 2021, art. 2, I, 3° et II
Afin de tenir compte de l'évolution de notre société avec la féminisation des forces armées et les mariages homosexuels, il n'est plus fait référence aux “veuves de combattants” pour l'attribution d'une demi-part supplémentaire de quotient familial, mais au “conjoint survivant” (CGI, art. 195, 1, f modifié).
Source : L. fin. 2021, art. 5
En vertu de l'article 214 du code civil, les époux doivent contribuer aux charges du mariage à proportion de leurs facultés respectives. Cette contribution est due même si l'un des conjoints n'est pas dans une situation de besoin, et son versement peut être exigé pendant la vie commune des époux, mais aussi en cas de cessation de la vie commune sans dissolution du mariage.
Jusqu'à aujourd'hui, la contribution aux charges du mariage n'était déductible du revenu global de la partie versante que si deux conditions étaient cumulativement remplies :
Parallèlement, les versements effectués au titre de la contribution aux charges du mariage sont imposables entre les mains du bénéficiaire en tant que pensions alimentaires (CGI, art. 80 quater).
Pour les versements effectués à compter du 1er janvier 2020, la loi de finances pour 2021 supprime la condition relative à la fixation de la contribution par une décision de justice. Désormais, il suffit simplement que les époux fassent l'objet d'une imposition distincte (CGI, art. 156, II, 2° modifié).
Source : L. fin. 2021, art. 3
Lors d'un divorce, l'un des époux peut être amené à verser à l'autre époux une prestation compensatoire qui peut prendre différentes formes :
On parle dans ce dernier cas de “prestation compensatoire mixte”.
Le régime fiscal des prestations compensatoires est le suivant :
S'agissant des prestations compensatoires mixtes, le régime fiscal était jusqu'à présent tout autre. Le débiteur de la prestation compensatoire ne pouvait pas bénéficier de la réduction d'impôt au titre du versement du capital sur une période n'excédant pas 12 mois, cet avantage fiscal étant réservé aux contribuables qui s'acquittent de l'intégralité de la prestation compensatoire (capital + rente) dans les 12 mois du divorce. La rente versée sur plus de 12 mois suivait quant à elle le régime fiscal classique des pensions alimentaires. L'époux débiteur ne bénéficiait donc d'aucun avantage fiscal lié au versement du capital.
Ce régime a été sanctionné par le Conseil constitutionnel pour “rupture de l'égalité devant les charges publiques” (Décision n° 2019-824 QPC du 31 janvier 2020).
La loi de finances pour 2021 étend donc le champ d'application de la réduction d'impôt pour versement d'une prestation compensatoire en capital aux “prestations compensatoires mixtes”. La partie versée en capital sur une période n'excédant pas 12 mois bénéficiera désormais de la réduction d'impôt de 25 %.
Cette mesure s'applique à l'impôt sur le revenu de l'année 2020.
Source : L. fin. 2021, art. 3
Les contribuables qui acquièrent un logement neuf ou en l'état futur d'achèvement bénéficient d'une réduction d'impôt sur le revenu à condition qu'ils s'engagent à le louer nu à usage d'habitation principale pendant une durée minimale fixée, sur option du contribuable, à 6 ans ou à 9 ans.
Le taux de la réduction d'impôt varie en fonction du lieu de réalisation de l'investissement immobilier (métropole ou outre-mer) et de la durée de location.
Ce dispositif de réduction d'impôt en faveur des investissements immobiliers dans le secteur locatif intermédiaire était prévu pour s'appliquer jusqu'au 31 décembre 2020. La loi de finances pour 2021 le proroge de 4 ans et concerne donc les investissements réalisés jusqu'au 31 décembre 2024 (CGI, art. 199 novovicies modifié).
Par ailleurs, pour les investissements réalisés en 2023 et 2024, les taux de la réduction d'impôt sont progressivement réduits en fonction de la date de réalisation et du lieu de l'investissement, ainsi que de l'engagement de location pris par le propriétaire.
Le nouveau dispositif Pinel peut être synthétisé de la manière suivante :
Investissements réalisés jusqu'au 31/12/2022 |
Investissements réalisés en 2023 |
Investissements réalisés en 2024 |
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Métropole |
Outre-mer |
Métropole |
Outre-mer |
Métropole |
Outre-mer |
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Engagement initial de 6 ans |
Engagement initial |
12 % |
23 % |
10,5 % |
21,5 % |
9 % |
20 % |
1ère prolongation de 3 ans |
6 % |
4,5 % |
3 % |
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2nde prolongation de 3 ans |
3 % |
2,5 % |
2 % |
||||
Engagement initial de 9 ans |
Engagement initial |
18 % |
29 % |
15 % |
26 % |
12 % |
23 % |
Prolongation de 3 ans |
3 % |
2,5 % |
2 % |
En outre, la loi de finances pour 2021 apporte une modification pour les logements construits par le contribuable lui-même. Ainsi, lorsque la demande de permis de construire est déposée à compter du 1er janvier 2021, la réduction d'impôt n'est accordée qu'aux logements situés dans des bâtiments d'habitation collectifs.
Interrogée sur la notion de bâtiment d'habitation collectif, l'Administration a précisé dans un rescrit publié au BOFiP du 17 décembre 2020 que ne constituent pas de tels bâtiments les villas individuelles construites au sein d'une copropriété et les villas construites de manière jumelée voire en bande.
Source : L. fin. 2021, art. 168 et 169
Les dons effectués au profit d'organismes d'aide aux personnes en difficulté ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu au titre des dons aux œuvres et organismes d'intérêt général à taux majoré de 75 %, au lieu de 66 % (amendement « Coluche »).
Les dons ouvrant droit à cette réduction sont retenus dans la limite d'un plafond annuel fixé à 552 €. Pour l'année 2020, un plafond majoré à 1 000 € a été fixé (CGI, art. 200, 1 ter).
La loi de finances proroge d'un an l'application de ce plafond majoré afin d'encourager la solidarité à l'égard des personnes en situation de précarité aggravée par la crise sanitaire et économique de l'année qui vient de s'écouler.
Ainsi, les dons effectués au cours de l'année 2021 au profit des organismes susvisés pourront être retenus dans la limite de 1 000 €.
Source : L. fin. 2021, art. 187
Sont exonérées d'impôt sur le revenu et de contributions et cotisations sociales légales ou conventionnelles les aides financières exceptionnelles versées en 2020 par :
Elles ne seront également pas retenues pour apprécier les seuils prévus pour l'application des régimes d'imposition micro-BIC (CGI, art. 50-0), micro-BNC (CGI, art. 102 ter) et du régime réel en matière de bénéfices industriels et commerciaux (CGI, art. 302 septies A bis).
Cette mesure concerne l'impôt sur le revenu dû au titre de l'année 2020.
Source : L. fin. 2021, art. 26
Les abandons de créances de loyer et accessoires relatifs à des immeubles donnés en location à une entreprise n'ayant pas de lien de dépendance avec le bailleur, sont déductibles en intégralité du bénéfice imposable lorsqu'ils sont consentis entre le 15 avril 2020 et le 30 juin 2021. Il n'est pas nécessaire que le bailleur justifie d'un intérêt particulier à l'abandon pour bénéficier de cette déduction (CGI, art. 39, 1, 9° modifié).
Source : L. fin. 2021, art. 20, VII
La majoration de 25 % appliquée au bénéfice imposable des travailleurs indépendants qui n'adhèrent pas à un organisme de gestion agréé (CGA, AA, OGMA ou viseurs fiscaux) sera définitivement supprimée en 2023.
Ainsi, le pourcentage de majoration est maintenu et ramené à :
Source : L. fin. 2021, art. 34
La réduction d'impôts (plafonnée à 915 euros) au titre des frais de comptabilité et d'adhésion est toujours applicable.
Comme annoncé au mois de novembre par le Ministre de l'Économie, Bruno Lemaire, un nouveau crédit d'impôt est mis en place en faveur des bailleurs qui consentent des abandons ou renonciations définitifs de loyers échus au titre du mois de novembre 2020 (mois du second confinement national).
L'abandon ou la renonciation doit intervenir au plus tard le 31 décembre 2021.
La mesure bénéficie à tous types de bailleurs (personnes physiques ou personnes morales), qu'ils relèvent de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés.
S'agissant des entreprises locataires, elles doivent remplir l'une des conditions suivantes :
Le crédit d'impôt dont bénéficie le bailleur est égal :
Le crédit d'impôt s'impute sur l'impôt dû au titre de l'année ou de l'exercice au cours duquel l'abandon ou la renonciation a été accordé. Si le montant du crédit d'impôt excède l'impôt dû au titre de cette année, l'excédent est restitué.
Source : L. fin. 2021, art. 20, I à VI
La loi de finances pour 2021 crée un nouveau crédit en faveur des PME imposées d'après leur bénéfice réel pour les travaux de rénovation énergétique qu'elles réalisent dans les bâtiments affectés à l'exercice de leur activité commerciale, artisanale ou libérale.
Les dépenses de travaux doivent être engagées entre le 1er octobre 2020 et le 31 décembre 2021.
Les travaux éligibles s'entendent des opérations d'isolation thermique, d'installation de systèmes de chauffage, de refroidissement et de ventilation des locaux.
Le crédit d'impôt est égal à 30 % des dépenses éligibles, retenues sous déduction des aides perçues (telles que les aides publiques et les certificats d'économie d'énergie) et son montant est plafonné à 25 000 €.
Le crédit d'impôt est imputable sur l'impôt dû au titre de l'année au cours de laquelle les dépenses ont été engagées. S'il excède l'impôt dû, l'excédent est restitué au professionnel.
Source : L. fin. 2021, art. 27
La loi de finances pour 2021 réintroduit un dispositif d'étalement des plus-values relatives à des opérations de lease-back d'immeubles, déjà mis en œuvre entre 2009 et 2012. Les opérations de lease-back (cession-bail) sont des opérations de cession d'immeubles dont le cédant retrouve la jouissance après la vente à travers un contrat de crédit-bail.
Afin de soutenir la trésorerie des entreprises, il est prévu de ne pas imposer immédiatement la plus-value dégagée par la cession de l'immeuble sous certaines conditions :
La plus-value est étalée sur la durée du contrat de crédit-bail, et au maximum sur 15 ans.
Source : L. fin. 2021, art. 33
Sont déductibles du résultat imposable les abandons de créances à caractère commercial lorsqu'ils sont accordés à des entreprises bénéficiant d'un plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire (CGI, art. 39, 1, 8°).
Jusqu'à aujourd'hui, la procédure de conciliation n'était pas visée par ce dispositif bien que ce type de procédure ait pour objectif de permettre la continuité de l'activité d'une entreprise en difficulté et d'éviter qu'elle ne soit en situation de cessation des paiements.
La loi de finances pour 2021, tenant compte du contexte de crise sanitaire et économique actuel, étend la déductibilité des abandons de créance à caractère commercial aux abandons consentis dans le cadre d'une procédure de conciliation (CGI, art. 39, 1, 8° modifié).
Cette mesure s'applique aux abandons de créances consentis à compter du 1er janvier 2021.
Source : L. fin. 2021, art. 19
Les entreprises relevant d'un régime réel d'imposition en matière d'impôt sur le revenu et exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole, peuvent pratiquer une déduction (appelée “suramortissement”) assise sur la valeur des véhicules dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur ou égal à 2,6 tonnes et fonctionnant avec des énergies propres (gaz naturel, biométhane, énergie électrique, hydrogène…) (CGI, art. 39 decies A).
Le véhicule peut être acquis par l'entreprise ou pris en location avec option d'achat (LOA) ou en crédit-bail. Le taux de la déduction est compris entre 20 % et 60 % en fonction du PTAC du véhicule, de l'énergie utilisée et de la date d'acquisition du véhicule.
Le suramortissement devait s'appliquer aux investissements réalisés jusqu'au 31 décembre 2021. La loi de finances pour 2021 proroge de 3 ans le dispositif de suramortissement. Il s'appliquera donc aux investissements réalisés jusqu'au 31 décembre 2024.
Source : L. fin. 2021, art. 142
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, le bénéfice du taux réduit de 15 % de l'impôt sur les sociétés s'applique aux PME dont le chiffre d'affaires n'excède pas 10 millions d'euros (contre de 7,63 millions d'euros précédemment).
Rappelons que le taux de 15 % concerne les PME dont le capital est entièrement libéré et qui sont détenues de manière continue pour 75 % au moins par des personnes physiques ou par une société répondant aux mêmes conditions. Il s'applique dans la limite de 38 120 € de bénéfice imposable par période de 12 mois. Au-delà, le taux normal de l'IS s'applique (26,5 % en 2021).
Source : L. fin. 2021, art. 18
Pour les impositions dues à compter de 2021, le taux de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est réduit de moitié. Le taux théorique est ainsi ramené de 1,5 % à 0,75 %.
De même, les éléments du barème du taux effectif d'imposition sont également divisés par deux :
BARÈME A PARTIR DE 2021 |
|
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CHIFFRE D'AFFAIRES (CA) |
TAUX |
N'excédant pas 500 000 € |
0 % |
Compris entre 500 000 € et 3 000 000 € |
0,25% × (montant du CA – 500 000) /2 500 000 |
Compris entre 3 000 000 et 10 000 000 € |
0,25% + 0,45% × (montant du CA – 3 000 000) / 7 000 000 |
Compris entre 10 000 000 et 50 000 000 € |
0,7% + 0,05% × (montant du CA – 10 000 000) / 40 000 000 |
Supérieur à 50 000 000 € |
0,75 % |
D'autres éléments du calcul de la CVAE sont également réduits de moitié :
Source : L. fin. 2021, art. 8
Au titre d'une année donnée, la contribution économique territoriale (CET) d'une entreprise ne peut excéder 3 % de la valeur ajoutée produite. Lorsque le total des cotisations (cotisation foncière des entreprises (CFE) et CVAE) dépasse ce seuil, l'entreprise obtient un dégrèvement de CET correspondant à la différence entre :
Pour la CET due à compter de l'année 2021, le taux de la valeur ajoutée produit à retenir est abaissé de 3 % à 2 %.
Source : L. fin. 2021, art. 8
Les créations et extensions d'établissements pourront, sur délibération de la commune ou de l'EPCI, être exonérées pendant 3 ans de cotisation foncière des entreprises.
Ce nouveau dispositif s'applique aux créations et extensions d'établissements réalisées à compter du 1er janvier 2021, à condition qu'une délibération ait été prise en ce sens avant le 1er octobre 2021. Il s'appliquera pour la première fois à la CFE due au titre de 2022 en cas de création d'établissement ou à la CFE due au titre de 2023 en cas d'extension.
Pour en bénéficier, les entreprises devront en faire la demande auprès du service des impôts dont dépend chaque établissement concerné :
Par ailleurs, la loi de finances introduit une nouvelle définition des extensions d'établissements, applicable à l'ensemble des règles de la CFE.
Source : L. fin. 2021, art. 120
La valeur locative foncière constitue l‘assiette de plusieurs impôts locaux : taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), cotisation foncière des entreprises (CFE), taxe locale d'équipement (TLE) notamment.
La valeur locative des locaux industriels est en principe évaluée selon la méthode comptable qui consiste à appliquer au prix de revient des différents éléments du local, revalorisé à l'aide de coefficients, des taux d'intérêts (CGI, art. 1499). Ces taux s'élevaient en 2020 à 8 % pour les terrains et les sols, et à 12 % pour les constructions et installations soumises à la taxe foncière sur les propriétés bâties (CGI, ann. II, art. 310).
Afin d'améliorer la compétitivité des entreprises françaises et renforcer l'attractivité du territoire, il est prévu de réduire les impôts pesant sur la production. La loi de finances pour 2021 a donc prévu de réduire de moitié ces taux d'intérêt.
Pour les impositions établies à compter de 2021, les taux sont désormais de :
Source : L. fin. 2021, art. 29
Des régimes fiscaux de faveur bénéficient aux entreprises installées dans certaines zones du territoire français. Ces régimes ont été créés pour soutenir localement les entreprises et l'emploi, et procurent aux entreprises diverses exonérations fiscales totales ou partielles en matière d'impôt sur les bénéfices, de contribution économique territoriale, et de taxe foncière principalement.
La plupart de ces régimes arrivaient à leur terme au 31 décembre 2020 :
Suite à une étude menée par le Gouvernement au premier semestre 2020, il s'avère que l'impact favorable de ces régimes n'est plus démontré aujourd'hui. De plus, la coexistence de ces nombreux des régimes de faveur soumis à des conditions d'éligibilité toutes différentes rend difficile la lecture des dispositifs pour les contribuables.
Une réforme d'ampleur de la politique d'aménagement du territoire et des régimes fiscaux de faveur va donc être prochainement élaborée par le Gouvernement.
Afin de lui laisser le temps de préparer cette réforme, la loi de finances pour 2021 proroge de deux années, soit jusqu'au 31 décembre 2022, l'ensemble des dispositifs susvisés qui arrivaient à expiration au 31 décembre 2020.
Source : L. fin. 2021, art. 223
Les plus-values dégagées à l'occasion de la vente d'un immeuble situé dans le périmètre d'une Grande Opération d'Urbanisme (GOU) ou d'une Opération de Revitalisation du Territoire (ORT) bénéficient d'un abattement exceptionnel de 70 %.
L'abattement est de 85 % lorsque l'opération porte sur la construction de logements sociaux ou intermédiaires, pour au moins 50 % de la surface totale du programme.
Pour bénéficier de l'abattement exceptionnel, les conditions suivantes doivent être respectées :
Source : L. fin. 2021, art. 38
Le dispositif d'exonération d'impôt sur les plus-values réalisées à l'occasion de la cession à titre onéreux de droit de surélévalation est prorogé de deux ans, soit jusqu'au 31 décembre 2022 (CGI, art. 150 U, II, 9°).
Ce régime de faveur concerne les cessions de droits de surélévation réalisées en vue de la réalisation de locaux destinés à l'habitation. Pour en bénéficier, l'acquéreur doit prendre l'engagement dans l'acte de vente de réaliser des locaux destinés à l'habitation dans un délai de 4 ans à compter de l'acquisition. Le non-respect de cet engagement l'expose à l'application d'une amende de 25 % de la valeur de cession du droit.
Source : L. fin. 2021, art. 37
La réduction de moitié du taux de l'intérêt de retard et de l'intérêt moratoire à 0,20 % par mois (soit 2,40 % par an) qui devait s'appliquer initialement jusqu'au 31 décembre 2020, est pérennisée (LPF, art. 1727 et LPF, art. 208 et 209).
Source : L. fin. 2021, art. 68
Les entreprises particulièrement impactées par la crise sanitaire peuvent déposer leur demande d'indemnisation par le Fonds de solidarité au titre :
La demande doit être effectuée en ligne sur le site de la DGFIP (www.impots.gouv.fr / Espace personnel).
Le dispositif d'indemnisation actuel concerne :
On notera que le formulaire de demande d'indemnisation sera très prochainement adapté afin de tenir compte des entreprises entrées dans le dispositif au titre du mois de décembre, à savoir :
Il est fortement recommandé à ces dernières d'attendre la disponibilité de ce nouveau formulaire avant de déposer leur demande, ceci afin d'éviter un allongement des délais de traitement par les services.
Source : DGFIP, Actu. 15 janv. 2021
Personnes physiques ou morales intervenant dans le commerce intracommunautaire
Les téléservices DEB et DES sont accessibles sur le nouveau site sécurisé de la Douane : https://www.douane.gouv.fr/service-en-ligne/
Employeurs redevables de la taxe sur les salaires
Télépaiement de la taxe sur les salaires versés en janvier 2021 si le montant de la taxe acquittée en 2020 excède 10 000 €.
Intermédiaires intervenant dans la conclusion de contrats de prêts
Déclaration n° 2062 relative aux contrats de prêts, dont le montant en capital excède 5 000 €, conclus au cours de l'année 2020.
Établissements payeurs de revenus de capitaux mobiliers
Déclaration n° 2561 et/ou n° 2561 bis relative aux opérations sur valeurs mobilières intervenues en 2020 (imprimé IFU).
Entreprises bénéficiant du régime de la franchise en base de TVA
Option pour le paiement de la taxe à compter du mois de février 2021.
Redevables de la contribution à la formation professionnelle
Les employeurs de moins 11 salariés doivent s'acquitter du paiement de la contribution unique, de la contribution supplémentaire à l'apprentissage et de la contribution spécifique au titre du 1% CPF-CDD dues au titre de 2020.
Agents et sous-agents généraux d'assurances
Option pour le régime des traitements et salaires pour l'imposition de leurs revenus professionnels.
Propriétaires de locaux à usage de bureaux, de locaux commerciaux, de locaux de stockage et de surfaces de stationnement annexées à ces locaux en Île-de-France
Déclaration n° 6705 B ou 6705 BK et paiement de la taxe sur les bureaux et de la taxe additionnelle sur les surfaces de stationnement.
Locataires de panneaux d'affichage
Déclaration n° 2061-SD par les locataires et les syndics de copropriété des loyers versés en 2020.
Tous les contribuables
Paiement des impôts directs (impôt sur le revenu, impôts locaux, etc.) mis en recouvrement entre le 15 décembre 2020 et le 15 janvier 2021.
Redevables de la TVA et des taxes assimilées
Propriétaires d'immeubles
Déclaration, dans un délai de 90 jours à compter de leur réalisation définitive ou, à défaut, de leur acquisition, des constructions nouvelles et des changements de consistance ou d'affectation des propriétés bâties et non bâties réalisés en novembre 2020 sous peine, notamment, de la perte totale ou partielle des exonérations temporaires de taxe foncière.
A NOTER : Les employeurs pratiquant le décalage de paie au 24 novembre 2016 ont pu bénéficier d'un calendrier de transition fixant des dates de paiement dérogatoires pour les cotisations dues au titre des périodes d'emploi jusqu'au 31 décembre 2020. Ce calendrier transitoire est arrivé à son terme. A compter des périodes d'emploi courant à compter du 1er janvier 2021, les cotisations sont exigibles selon les règles de droit commun soit au plus tard le 15ème jour du mois qui suit la période d'emploi concernée. |
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Travailleurs indépendants
Paiement par prélèvement de la fraction mensuelle ou trimestrielle des cotisations provisionnelles exigibles.
Employeurs de moins de 50 salariés, quelle que soit la date de versement des salaires du mois
Lorsque la date limite tombe un samedi, un dimanche ou un jour férié, certains organismes sociaux peuvent accorder un report de délai jusqu'au jour ouvrable suivant.
Travailleurs indépendants
Paiement par prélèvement de la fraction mensuelle des cotisations provisionnelles exigibles.
Tous employeurs
Date limite de paiement des cotisations de retraite complémentaire obligatoire exigibles au titre des rémunérations de la période d'emploi du mois de décembre aux caisses de retraite AGIRC-ARRCO.
Micro-entrepreneurs
Déclaration du chiffre d'affaires réalisé au titre du mois de janvier 2021 par les micro-entrepreneurs soumis au régime micro-social ayant opté pour la déclaration mensuelle, et paiement des cotisations correspondantes.
Employeurs non soumis à la DSN
Envoi d'un exemplaire des attestations d'assurance chômage (attestation Pôle emploi) délivrées à l'occasion de toute rupture d'un contrat de travail (Centre de traitement, B.P. 80069, 77213 AVON Cedex).
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